Lorsqu’une chose court les rues, on entend par là qu’elle est banale, commune et qu’on ne la remarque plus, tellement on en est habitué. L’expression évoque également l’idée de parcourir, sillonner, à la découverte de quelque chose, comme dans courir les bois, courir la ville. J’ai donc décidé de courir (ou rouler) littéralement les rues avec le but de faire apparaître des éléments du décor qui nous entourent et que nous ne remarquons pas, qui nous échappent. Avec l’aide d’un appareil 35mm doté d’un moteur et transformé pour l’occasion en mini-cinématographe, je voulais figer dans le mouvement et dans le temps des déplacements. Le point de vue privilégié n’est pas celui de face, qui montre où l’on se dirige,

mais bien celui qui se situe parallèlement à notre chemin, et c’est justement celui qui nous échappe. L’expérience prend donc forme en de longues images panoramiques qui témoignent d’une distance parcourue plus ou moins longue. Comme la fait Ed. Ruscha en 1966 (Sunset Strip), l’image montre un point de vue impossible. Comme si l’on voulait repousser le plus loin possible la limite du cadre. C’est alors que surgissent d’étranges perceptions où les perspectives se croisent et se déforment, où les différents points de fuite se confrontent, où le mouvement fait disparaître les éléments en avant-plan et fait apparaître ceux à l’arrière.

Ce projet a été exposé:

> Galerie Optica
Montréal, janvier-février 2006
http://www.optica.ca

Textes sur ce projet:

ARTICLE :

Faire les trottoirs
Jérome Delgado, La Presse, Montréal, 03 février 2006

Courir les rues
Nicolas Mavrikakis, Voir, Montréal, 02 février 2006

Merci à Stéphane Beaudet, Joëlle Daoust et Marie-Josée Claveau.

Merci au Conseil des arts et lettres du Québec pour son appui financier pour ce projet.

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